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Il était une fois, une hôtesse de caisse...
13 février 2011

La fièv... la couette du samedi soir.

Samedi, je ne commence qu'à 16h30. Tranquilou ! Le début de journée me permet même d'aller faire une emplette en ville, que demander de plus? Un meilleur salaire, vouai, mais ça tout le monde le veut, même les grands patrons du CAC40.

16h30, j'arrive en caisse centrale.

- Tu me relèves la 9 qui s'en va !

Cool, une caisse en face des congélateurs, je vais encore avoir chaud aux pieds !
Par chance, la 10 est ouverte, et c'est une collègue sympa qui l'occupe. Je pourrai papoter !

Les heures files, les commérages aussi, pia pia pia tout ça, on lâche des vannes sur les clients en général tandis que les actuels nous entendent. Certains sourient, d'autres... un peu moins ! Tant pis, soyons folles, on s'en fou ! En tout cas, on est d'accord sur le fait que ce sont nos caisses qui sont ouvertes et non nous mêmes.
Ma collègue part en pause, les autres filles aussi, et moi toujours rien. 19h30, je finis par appeler.
- Je peux avoir ma pause?
- Ta pause? C'est qui, c'est la 9?
- Oui, c'est [mon prénom], à la 9...
- Mais tu l'as déjà eue !
- Heuuu... non?
- Mais tu es cochée et tout...
- Ah oui, mais je ne l'ai pas eue !

Au final, je l'aurai ! Il n'y avait plus personne en salle de pause pour papoter !
Je redescend, me fait prendre pour quelqu'un travaillant dans le rayon des chaussures:
- Madame, cette paire n'a pas de prix, combien vaut-elle?
- Je ne connais pas les prix par cœur. Est-ce qu'il y en a d'autres?
- Non, des pareils non, mais il y en a d'autres un peu pareil.
- Je ne sais pas vous aider, dans ce cas...
- Mais est-ce que vous pouvez me dire combien elle coûte?
Merde, j'avais cru qu'elle avait compris que je ne pouvais pas savoir comme ça...
- Je suis désolée madame, le mieux est d'aller en caisse et d'appeler quelqu'un ensuite.
Quitter le rayon pour aller en caisse pour appeler quelqu'un du rayon, c'est la solution vraiment top. Mais ça en jette, et la cliente n'y voit que du feu !
Je file car je suis toujours officiellement en pause: il faut pointer !
On m'accroche à nouveau pour le prix d'une housse de couette, j'envoie vers quelqu'un du rayon !

Je finis par me retrouver derrière ma caisse, de toute façon il est presque 20h, bientôt la fin. Ma collègue va déposer sa caisse, revient, et c'est mon tour de faire un aller retour. Je reviens et rouvre la 9 en chèque et carte bleue. Les minutes passent, les derniers clients aussi. La caisse centrale nous dit, à ma collègue et moi, de fermer. Nous fermons, obéissantes que nous sommes.

Je dois à nouveau traverser le magasin pour aller déposer ma pochette contenant tous mes papiers de la journée. Au rayon chaussures - je crois que je vais l'éviter dorénavant - j'entends une femme derrière moi.

- S'il vous plait ! C'est vous qui avez ramené ma couette?!
- Heu.. non.
- Où sont les couettes?!
Je les cherche alors.
- Juste devant vous, madame.
- Ah !
Je décide de me défiler encore, et vois une cheffe qui arrive par hasard: la pauvre !

- C'est vous qui avez ramené ma couette?!
- Non.
- Où sont les couettes?
Je vais finir par croire que les clients sont idiots...
- Juste là !

Je m'éloigne et n'entends plus. Puis je reviens soutenir psychologiquement la dernière collègue encore en caisse, avec la fameuse cliente à la couette. J'écoute les autres bavarder.

Samedi soir, 20h45, premier passage en caisse alors que le magasin ferme officiellement à 20h30. La cliente fait juste poireauter une vingtaine de personnes. Au premier passage en caisse, la couette ne lui allait plus: elle avait été remise en rayon.
Et puis finalement, à 20h50, la couette était subitement redevenue intéressante. Il fallait ab-so-lu-ment aller la chercher pour elle.

Qui achète, puis en fait non, puis en fait si, une couette, un samedi à 20h50, alors qu'elle a largement l'age d'être en retraite?
Dites-moi, parce que je ne sais pas...

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Commentaires
H
Prévoir? <br /> <br /> Se faire un budget et avoir une liste de priorités. <br /> Quand on est juste niveau horaire, on calcule avant si on a un minimum de respect vis à vis des personnes qui travaillent dans le magasin. Faire attendre une vingtaine ou trentaine (je ne sais pas combien on est le samedi soir) de personne pour une histoire de couette, c'est assez mal vu. <br /> Quand on est à la retraite (j'ose imaginer vu son age apparent), on a théoriquement d'autres moments que le samedi soir à la fermeture pour venir. Mais on en revient au respect...
P
Une mamie fauchée qui se demande s'il est raisonnable de se priver de fruits frais et de viande rouge pendant une quinzaine afin de coucher une nuit ses petits-enfants à l'improviste et qui se ravise en pensant qu'elle n'aura plus assez pour leur acheter des croissants pour le petit déjeuner et qui finalement se dit qu'elle leur fera du pain perdu comme quand ils avaient cinq ans ?
Il était une fois, une hôtesse de caisse...
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