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Il était une fois, une hôtesse de caisse...
4 janvier 2011

Je plastique, tu plastiques, il plastique, nous plastiquons...

Faute d'âge trop avancé, je ne me souviens pas lorsque les grands sacs ont été instaurés en grande surface. Vers 2002-2004? Probablement. Quoi qu'il en soit, ça fait plusieurs années.

Ce qui est curieux, j'y pense à l'instant, c'est que lorsque l'Iphone sort, tout le monde le connait déjà depuis des mois. Mais ces grands sacs plastiques, des années après qu'ils aient été lancés, ne sont toujours pas connus de tout le monde.

Illustration.

Le client lambda ("L" grec).
Il a tout mis dans son caddie, sans penser à rien d'autre qu'à ce qu'il pouvait oublier. Il arrive à la caisse, déballe tout sur le tapis. Alors qu'arrive son tour, il demande "Vous n'auriez pas des sacs?". Comme vous répétez la phrase depuis maintenant des mois, vous pouvez estimer qu'elle est mémorisée:
- Nous ne donnons plus de sac, monsieur. Mais nous vendons - vous allez à la pèche au fond de la caisse- ceux ci, qui coûtent 15 centimes. Vous pouvez les échanger à volonté ensuite lorsqu'ils sont usagés, c'est gratuit.
- Bon très bien, donnez m'en trois.
Vous vous exécutez, même sans le s'il vous plait tant attendu. Le client range ses affaires, et puis s'en va.


Le client malin.
Êtes-vous déjà passé au rayon fruits et légumes? Alors vous avez sans doute vu, et utilisé, les mini sacs plastiques en libre service à cet endroit. Mini veut dire... mini. Soit réduit au possible. Que ce soit en taille, ou en résistance. Vous savez, le sac rempli de tomates que vous avez pris soin de choisir mures et qui lache devant la caisse. Et bien oui, je veux parler de ces sacs là. Qui ne servent à rien qu'à emmerder la caissière, à faire plaisir à des clients, et à finir dans l'estomac des dauphins. Parce qu'ils aiment ça, il parait: ils viennent nous le dire en faisant bronzette après avec nous sur la plage.
Donc ces sacs sont en libre service. Le client malin, lui, ira faire le plein dans ce rayon. Vous savez qu'un est s'est servi avant vous de votre caddie si dedans, lorsque vous le prenez, il reste des sacs.
Tout, absolument tout est emballé dans ces sacs. Les oignons (dans un filet), les piles électriques (dans un emballage), les fleurs (dans du papier plastifié), le pain (dans un sachet fermé), les salades en sachet (dans un sachet plastique), les barquettes de fruit (dans des barquettes plastiques), les bougies (dans du plastique), l'eau (dans une bouteille), les sachets apéritifs (dans des sachets), le lait (dans des briques), la viande (sous cellophane), la boite de conserve (dans du métal), et tout autre article...

Non seulement ça emmerde la caissière, car il faut soit sortir l'article du sac (et le client gueule, car il s'est emmerdé à tous les rentrer), soit lire le gencod au travers du sac. Et là, selon l'article, c'est plus ou moins facile.
Plaisir d'emballer, plaisir de polluer, plaisir d'emmerder, je ne sais pas. Le résultat est là, et la réalité criante. Si les gens, soit disant civilisés que nous sommes, ne sont pas capable de faire preuve d'autorité envers soi même, que doivent faire les autres? Avec tout ce qui est dit sur l'environnement, je suis sciée de voir autant de personne partir sous le bras avec une cinquantaine de sacs plastiques qui ne peuvent même pas servir de sac poubelle de par leur fragilité. J'ai d'ailleurs vu l'autre jour, un couple partir avec tout un rouleau qui, vu son diamètre, venait d'être mis en service.

La contradiction à son paroxysme: le bio dans ces sacs. Ça existe, je vous promets. Et si possible, en emballages individuels, comme ça non seulement ils font péter le score du plastique dans leur caddie, mais ils affolent la balance de leur poubelle. Balance qu'ils n'ont pas, forcément.

Il est une chose que j'ai dit dans mon premier article: la société est à la caisse ce qu'elle est au fond d'elle même. Et ce point des sacs plastiques, ironique en soi, est révélateur. Les gens, s'ils se disent touchés par l'écologie, la pollution, la déforestation, se foutent royalement de ce que eux font comme dégât. Un papi répondait à mon "Et vous pensez aux dauphins qui les mangent?!" par un " Mais je ne les donne pas aux dauphins, je les donne à ma poubelle!". S'il les donne à sa poubelle, ça change tout !
Des enseignes comme Picard depuis le 1er janvier, ne distribuent plus aucun sac plastique. Et bien cette action devrait être obligatoire partout. Pour simple information, ils pourraient très bien être remplacés par des sacs en papier: le papier provient des éclaircies de la sylviculture. Donc d'arbres faisant partie de plan de gestion.

Mais, ou là là, je crois que j'ai le cerveau qui cuit. Après tout, je ne suis qu'une caissière, et penser ne fait pas partie de mes... capacités?

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Commentaires
A
Je viens de tomber sur ton blog par hasard, pcq je cherchais des infos sur les caisses rapides pour un dossier à la fac....<br /> <br /> Mais quoi qu'il en soit, c'est un plaisir à lire!<br /> <br /> I'll come back
Il était une fois, une hôtesse de caisse...
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