Mensonge !

Déjà que j'avais les boules d'aller au boulot cette aprem, me voici rassurée: je les ai encore plus en rentrant, j'étais donc dans le vrai.

Les clients s'enchainent alors que je dois fort probablement tirer la tronche. Puis arrive une dame, qui a déjà vidé son caddie sur le tapis, sauf un sac de surgelés suspendu à l'arrière de son caddie, par le petit crochet.

- Bonjour Madame.

- Bonjour.

- Est-ce que vous avez des surgelés dans votre sac?

- Oui.

Je la laisse avancer, et je commence à scanner ses articles. Le sac à l'arrière du caddie est toujours là.

Le téléphone sonne, je décroche.

- As-tu vérifié le sac à l'arrière du caddie?

Ayant posé la question, et m'estimant capable de mémoriser un "oui" pour quelques minutes, je réponds par l'afirmative: je suis déjà au courant qu'il y a des surgelés dans le sac.

- Oui, et je raccroche.

Je continue à scanner les articles de la cliente, et lorsque j'arrive à la fin, je lui rappelle qu'il faut qu'elle me donne le sac de surgelés. Elle s'exécute et me le donne. Je le vide sur le tapis, et commence à scanner ces articles là.

Le téléphone sonne à nouveau, je décroche une nouvelle fois.

- Tu me sortiras un duplicata.

Autrement dit: tentative de vol.

La client paie et s'en va. Celle m'ayant demandé le duplicata vient le chercher.

Je continue mon après-midi en maugréant dès que possible, et regarde les minutes qui défilent comme si elles étaient des heures. Arrive ma relève, je plie bagage.

Passage obligé par la caisse centrale, la Boss des caissières y est.

- Qu'est ce que tu nous as fait, là?

- ...?

- Mentir !

- A quel sujet?

J'ai eu le temps de penser à autre chose depuis, et faire le lien à la seconde près pour faire plaisir à la chef ne m'est pas venu à l'esprit.

- Le sac ! Derrière le caddie !

- Ah !

Faites un "Ah!" du genre "aaah oui, ça ! " et laissez votre interlocuteur voir à quel point vous vous foutez de lui. Ou en avez envie, du moins.

- On vous a demandé si vous aviez vériifé !

- Oui, et j'ai répondu oui parce que c'était le cas.

- Mais vous les avez fait sortir après ! Et vous les avez comptés après !

- Oui. Mais on m'avait demandé si j'avais vérifié le sac. Je l'avais fait. On m'aurait demandé si j'avais fait sortir le contenu, ou si j'avais scanné le contenu, j'aurai répondu non. Mais vérifier, je l'avais fait.

- Et vous croyez que c'est crédible? Vous mentez ! On vous a demandé si vous aviez vérifié, vous nous avez menti, et ensuite vous pensez qu'on ne regarde pas !

Ne jamais prendre l'autre pour un idiot. Parce que si c'était le cas, je vous mettrai des baffes, là, chère Boss. C'est la seconde humiliation que je subis au milieu du magasin, j'en ai ma claque.

- Je réponds aux questions que l'on me pose. Si la question n'est pas correctement formulée, ce n'est pas ma faute. Mais ma réponse correspondait à la question. J'ai la conscience tranquille dans l'affaire.

- C'est une tentative de vol, et vous, vous avez marché avec. Vous n'avez pas fait votre travail en vérifiant le sac !

Tu me prends pour une idiote, et moi je peux affirmer que tu l'es, chère Boss.

- On m'a demandé si j'avais vérifié le sac, j'avais demandé à la cliente si elle avait des surgelés dans son sac et m'avait répondu oui. Je n'ai pas une mémoire de poisson rouge, et me suis estimée capable de retenir ce oui le temps de scanner ses affaires, et lui faire vider son sac à la fin.

- On ne vous demande pas de mémoriser ou de réfléchir ! Mais de surveiller qu'il n'y a pas de vol. Ce n'est pas bien compliqué?

- Non, certes.

Je vois l'heure qui tourne, et n'ai qu'une envie: me barrer. Je capitule en façade, en rongeant toujours plus mon frein en comptant le temps qu'il me reste pour boucler mon budget.

Après l'épisode du vélo auquel je n'ai pas eu de suite (bizare d'ailleurs...), je ne serai vraiment pas étonnée d'être convoquée. Peu importe, si j'arrive à garder mon calme, j'aurai de quoi leur répondre car ma conscience est bien propre !

Mars, Avril, Mai, Juin, et un bout de juillet si j'ai le courage. Autrement dit, quatre moi et un peu plus. Courage courage...

Comments

[Pops]

Hello,

Je te trouve bien courageuse d'avoir tenu 8 mois dans ce magasin avec des "supérieurs" (non, je n'aime pas ce mot, disons des chefs!) aussi c*ns, aussi condescendants, et puis tous ces clients exécrables... J'ai été hier soir confrontée à une situation qui révèle souvent les vrais cons: un "accrochage", ou plutôt égratinure sur la belle Audi du monsieur qui s'est inséré dans le rond-point alors que j'arrivais à sa hauteur. Les gens peuvent être d'une telle mauvaise fois... Etre hôtesse de caisse m'aurait rendue vraiment aigrie. Mais emrci pour ce blog qui m'aide à passer le temps, les journées sont longues quand on s'ennuie au boulot !