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Il était une fois, une hôtesse de caisse...
22 avril 2011

Non moi d'abord!

Qui a dit que l'âge de raison était à 7 ans?

- C'est moi qui passe le premier !

- Non c'est moi !

- Non, moi !

- Moi d'abord !

- Non moi !

Ce genre de conversation est digne d'une cour de récréation de primaire. Maintenant, la version adulte :

 

Un monsieur me tends sa carte de handicapé avec fermeté:

- D'accord, passez.

Je suis à une caisse prioritaire femmes enceintes, personnes handicapés.

- Je me mets où?

Etant donné que la cliente que j'encaisse s'en va, et celle qui attends juste après est accompagnée d'une personne handicapée, je lui indique de s'installer juste après cette dame.

- Mettez vous là.

- Juste là?

- Oui, après madame.

Il s'installe, je commence à scanner les affaires de la dame accompagnée.

- J'aurai pu passer avant elle, si j'avais voulu.

Je le regarde, quelque peu surprise.

- Pourquoi?

Question bien naïve, vu la tête de péteu du client en question.

- Parce que vous n'aviez pas commencé avec ses affaires, me dit-il en désignant la dame accompagnée, et que je n'ai pas vu sa carte handicapé.

D'une, cette dame a fait la queue alors qu'elle aurait pu gruger tout le monde. Donc tu pourrais te dire que depuis l'autre bout du magasin, tu as pu ne pas voir qu'elle me la montrait, même si elle ne l'a pas fait en réalité, ayant fait la queue.

- Madame est accompagnée d'une personne visiblement handicapée.

- Oui, mais elle, elle est où, sa carte?

La dame décide de venir à mon secour, ou tout simplement de défendre son bout de gras, et lui sort la carte. L'homme péteu n'est pas satisfait.

- Handicap mental. Ça vous rend prioritaire pour ce genre de caisse?

Je dois, je pense, quelque peu écarquiller les yeux alors, devant un tel comportement.

- Réponse de la dame que j'ai oubliée.

- Moi, j'ai posture debout pénible sur ma carte, vous auriez du me laisser passer. Je crois que c'est quand même un minimum quand on est à cette caisse !

J'ai quelque peu envie de lui répondre qu'on ne va pas jouer à qui est le plus handicapé ici, parce que je crains qu'il ne gagne en terme de handicap d'humanité, mais préfère me taire.

- Vous avez un banc juste en face de la caisse, monsieur, allez vous asseoir si vous voulez.

J'aurai jubilé s'il avait refusé d'y aller. Mais non, il y va. Peut-être pour faire genre qu'il a vraiment du mal à rester debout. Je ne comprendrai jamais ces personnes, certes handicapés (quoique la carte de handicapé de la grand mère décédée peut se récupérer), qui se serve de leur handicap comme arme pour faire chier le monde.

Je finis avec la dame, l'encaisse, et passe à monsieur alors revenu.

Il a un pack d'eau dans le caddie, et je n'ai pas le code dans la caisse: il faut me soulever le pack. manque de chance, celui-ci n'en a pas sur le dessus, il faut donc aller le chercher en dessous: je le dis.

- Mais ils sont cons, c'est pas possible, ces fabriquants ! Ils ne peuvent pas le mettre ailleurs que sur le cul des trucs, leur code?

- Ce n'est pas à moi qu'il faut le dire, monsieur, on ne nous demande pas notre avis.

Il continue à s'énerver tout seul. Je regrette de ne pas avoir un parapluie avec moi à cause de ses éructations.

- Ça ne vole vraiment pas bien haut !

Et là, il passe à une blague sans que je comprenne comment.

- Ben oui, ils l'ont mis sur le cul, ce code, donc ça ne vole pas bien haut !

Votre blague non plus, monsieur, ne vole pas bien haut...

 

 

Plus tard, une fois rentrée, coup de téléphone de ma tante. Après un peu de papotage, elle me demande comment ça va au boulot.

- Je dois répondre?

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